Vous venez d’achever la rédaction de votre premier roman. Vous êtes certainement désireux de donner de la visibilité à votre manuscrit et donc de le faire éditer. Vous ne savez peut-être pas comment vous y prendre pour vous faire remarquer par un éditeur et souhaitez sortir du lot. Disons-le tout de suite, il n’y a pas de recette infaillible pour réussir à se faire publier. La concurrence demeure très rude. Beaucoup d’écrivains ont le même rêve et souhaitent faire publier un livre par un éditeur. Quant à elles, les maisons d’édition cherchent toutes la perle rare. Cependant, il y a quelques règles à respecter pour mettre toutes les chances de votre côté et réussir à retenir l’attention d’un éditeur.
Ciblez les bons éditeurs
Tout d’abord, il est important de ne pas jouer toutes ses cartes dès le début. Dans un premier temps, sélectionnez minutieusement une poignée de maisons d’édition que vous affectionnez particulièrement et qui ont une ligne éditoriale en adéquation avec ce que vous pouvez leur offrir. Il est donc essentiel d’effectuer au préalable un travail de repérage.
Rendez-vous dans une librairie et voyez ce que font les maisons d'édition
C'est simple à faire et cela vous permet d'avoir une nette idée de ce que proposent les maisons d'édition, quelle est leur ligne éditoriale. Cette étape est importante, car elle vous permettra de bien cibler les éditeurs qui correspondent à ce que vous leur proposez. Vous pouvez (devez) également vous rendre sur leur site internet pour vérifier que votre manuscrit est conforme au style de textes qu’ils publient. Une autre idée : regardez votre bibliothèque. Quel éditeur revient le plus souvent ? C'est sans doute à celui-ci qu'il faut adresser votre manuscrit.
Vérifiez que l'éditeur en question édite bien des premiers romans. Vous constaterez alors que chaque éditeur a sa spécialisation. En faisant cela, vous vous épargnerez des dépenses inutiles et du temps perdu. En effet, si vous adressez votre manuscrit à énormément de maisons d’édition dès le départ, cela va générer des frais importants en termes d’impression et d’envoi postal. De plus, si vous envoyez votre roman au hasard, votre texte a des risques de ne pas être lu car il ne correspondra pas aux attentes de l'éditeur.
Se faire accompagner d'un agent ?
C'est à double tranchant, certes, mais cela peut vous aider dans votre démarche de trouver un éditeur. L'agent vous représentera, vous aidera à cibler et vous évitera d'être noyé dans la masse puis vous conseillera dans la négociation de votre futur contrat.
Écrivez sur un sujet que les lecteurs ont envie de lire
Évitez les livres sur la pandémie
Les éditeurs eux-mêmes le disent, ils ne veulent pas de livre qui parle de la pandémie. On le comprend, la période que nous avons tous traversée a été fastidieuse, difficile, moralement, et cela a sans doute généré des angoisses que vous avez envie de coucher sur le papier. Vous en avez tout à fait le droit, mais l'épidémie qui a traversé le monde ces derniers mois ne doit pas être votre sujet principal. Les lecteurs ont besoin d'évasion, de penser à autre chose que ce qu'on leur a rabâché nuit et jour dans les médias et au quotidien. Ils veulent rêver, s'extraire de ce cadre vécu souvent comme oppressant.
Laissez de la place au lecteur
Votre histoire vous tient particulièrement à cœur. Vous y croyez, mais laissez-vous une place suffisante à votre lectorat pour qu'il puisse s'identifier, s'approprier l'œuvre ? C'est important, car ce qui vous touche vous, personnellement, ne touchera pas forcément tous les lecteurs. Et un éditeur, celui que vous devrez séduire en premier lieu, cherchera à plaire au plus grand nombre, à toucher le lectorat le plus vaste possible. Pensez-y sérieusement, prenez le recul nécessaire. Concrètement, laissez-vous quelques semaines voir quelques mois loin de votre livre. Cela vous permettra de vous détacher de l'histoire et d'y réfléchir.
Soyez original
Les maisons d'édition, toujours, cherchent l'originalité, le manuscrit qui fera tilt, celui qui sort du lot, du flot quotidien incessant de manuscrits qu'ils reçoivent, au point pour certaines de demander de ne plus leur envoyer de textes. Faites preuve d'originalité. C'est difficile, mais inspirez-vous de grands auteurs, sans néanmoins copier leur style trait pour trait et tomber dans le pastiche. Vous devez créer l'émotion de lecture chez votre futur lecteur.
Soignez la présentation de votre manuscrit
En premier lieu, utilisez une belle page de garde au format standard. Ne cherchez pas à utiliser d’artifices, comme des photos ou de la couleur, cela ne peut être que contre-productif (sauf s’il s’agit d’un projet illustré). Votre texte doit bien sûr être rédigé sur ordinateur. D’ailleurs, on devrait plutôt parler de tapuscrits que de manuscrits. Par défaut, envoyez votre texte par courrier et non par email sauf si l’éditeur exige que vous le lui transmettiez par voie informatique. C’est une raison supplémentaire pour bien se renseigner sur les éditeurs ciblés. Allez faire un tour sur leur site internet et vérifiez s’ils exigent des modalités d’envoi particulières.
Pour ce qui est de la présentation du texte, vérifiez une nouvelle fois si l’éditeur n’a pas de demandes spécifiques. Dans le cas contraire, celle-ci doit être standard. N’utilisez pas de police farfelue. Choisissez donc de préférence la police Time New Roman ou Times, en taille 12 avec un interligne de 1,5 avec des marges de 2 cm en haut et en bas de 3 cm à gauche et à droite. Vos pages doivent être numérotées et faire apparaître en bas de page votre nom et le titre de votre manuscrit. Imprimez uniquement au recto (pas de recto verso), en format A4 (21 x 29,7 cm). Enfin, votre texte doit commencer dès la deuxième page, juste après la page de présentation. Une fois encore il s’agit de faciliter le travail de lecture à la maison d’édition. Faites ensuite relier votre tapuscrit. Vous trouverez plus de conseils de mise en pages d'un manuscrit dans cet article. La Correction peut vous aider à réaliser une mise en pages conforme aux attentes des éditeurs.
N'oubliez pas d'accompagner votre manuscrit d'une lettre d'accompagnement. Cet article vous donnera quelques conseils pour sa rédaction. Elle est importante, car elle permet de "vendre" votre manuscrit, de vous présenter en vous exprimant librement, en donnant à l'éditeur (vous en profiterez pour lui dire pourquoi vous l'avez choisi) une idée de qui vous êtes et un avant-goût de votre style. Les éditeurs préfèrent une note d'intention concise et claire, donc allez droit au but.
Ne négligez pas la relecture
Enfin, il est primordial que votre manuscrit soit parfaitement rédigé. Si votre texte présente trop de fautes ou de coquilles, il y a de fortes chances pour que la décision de vous adresser une lettre de refus soit prise dès la première page. Il peut s’agir de fautes d’orthographe, de fautes de frappe, mais aussi d’erreurs de typographie (plus d’informations sur les règles de typographie). En effet, la personne chargée de lire les manuscrits dans la maison d’édition ne lit pas tous les textes en entier. Si dès le départ elle repère des fautes d’orthographe, elle le rejettera aussitôt. Une maison d’édition n’a pas pour but de corriger votre manuscrit, mais bien de le publier et de vendre des livres. Il s’agit donc avant tout d’une entreprise qui cherche à optimiser ses ventes. Pour ce faire, elle va devoir aller à l’essentiel et ne perdra pas de temps à corriger votre roman en profondeur. C’est une activité chronophage. Si elle reçoit un document bourré de fautes, cela lui demandera un travail de relecture important et donc un investissement en temps et en argent.
Vous avez passez un temps considérable à écrire ce roman qui vous tient tant à cœur, votre objectif est que celui-ci soit lu par le plus grand-monde et qu'il soit édité. Ce serait trop dommage de passer à côté d'une opportunité de contrat avec un éditeur pour quelques fautes.
Il est donc essentiel de bien relire son roman avant de l’envoyer à un éditeur. Vous pouvez par exemple relire votre texte en commençant par la fin, du dernier au premier chapitre. Cela vous permettra de vous détacher du récit et donc de mieux repérer certaines fautes. De préférence, faites-vous aider par une tierce personne à qui vous confierez la lecture de votre texte avant de l’envoyer aux éditeurs. Celle-ci aura plus de recul que vous et pourra vous donner de précieux conseils. Elle remarquera les fautes oubliées et peut-être certaines incohérences ou erreurs de style auxquelles vous n’aurez pas prêté attention. Si vous souhaitez mettre toutes les chances de votre côté, faites relire votre manuscrit par un professionnel comme La Correction qui repérera et corrigera toutes les fautes qui vous auront échappées et qui pourra si besoin améliorer le style rédactionnel.
Soyez patient
Ensuite, soyez patient. Il faudra souvent attendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois avant d’obtenir une réponse. Les délais peuvent en effet être très longs. Suivez bien l'avancement de vos envois. Réalisez un fichier Excel pour vous aider à réaliser ce suivi. Cela vous permettra de savoir où vous en êtes, à les contacter si besoin pour suivre l'état d'avancement de votre candidature à l'édition.
Ne vous découragez pas si vous essuyez plusieurs refus. Cela ne veut pas dire que votre œuvre n’est pas intéressante. Cela peut signifier que vous ne correspondez pas à ce que recherche la maison d’édition. Mais cela peut aussi vouloir dire que vous avez négligé la présentation de votre manuscrit. En effet, une chose importante à savoir est que les éditeurs reçoivent énormément de manuscrits. Il est donc évident que les éditeurs doivent prendre des décisions très rapidement et repérer en peu de temps les manuscrits qui ont un potentiel. Votre manuscrit doit alors faire bonne impression au premier coup d’œil. En général, une première lecture très rapide est effectuée au départ afin de réaliser un premier tri. Seulement les premières pages sont lues. Ainsi la présentation de votre texte va jouer un rôle essentiel. Rien ne doit entacher le travail de lecture de l’éditeur. Soignez donc la présentation.
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