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5 figures de style à connaître pour enrichir vos écrits


figures de style ou figures de rhétoriques à connaître pour enrichir ses écrits

Nombre de lycéens les apprennent pour se préparer au bac de français : les figures de style, ou figures de rhétorique, constituent un outil essentiel pour l’écrivain. Elles lui permettent de se démarquer à la fois des autres auteurs et du langage courant. En effet, écrire dans un roman comme on écrit ou parle au quotidien, c’est prendre le risque que votre lectorat s’ennuie. De plus, ces figures possèdent également une fonction rhétorique : elles permettent de convaincre, d’où leur utilisation dans la publicité ou dans les discours politiques. Il peut donc s’avérer pratique de connaître quelques-unes de ces figures, pour savoir les repérer dans un discours, mais aussi pour les utiliser de façon pertinente dans vos propres travaux.


La métaphore (filée)


La métaphore rentre dans la catégorie de l’image ou de l’analogie, c’est-à-dire qu’elle établit une comparaison, souligne un point commun entre deux éléments. Comme toutes les analogies, elle peut aider le lecteur à concevoir un élément qui serait trop dur à décrire ou trop abstrait. Contrairement à la comparaison, une métaphore ne comporte pas d’outil de comparaison (par exemple, la conjonction « comme »). La métaphore présente l’avantage d’être plus concise qu’une comparaison et permet également d’éviter les répétitions. Il faut cependant faire attention à ne pas l’utiliser de façon abusive comme une « devinette » : le mot comparant doit être choisi avec pertinence et ne pas être utilisé simplement pour remplacer le mot comparé. Notons aussi que beaucoup de métaphores sont passées dans le langage courant, et sont appelées des « métaphores mortes » : elles relèvent alors du lieu commun et ne produisent pas un grand effet dans un texte littéraire.


Exemples :


« Vous êtes mon lion, superbe et généreux. » (Victor Hugo, Hernani)


« Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage/Traversé çà et là par de brillants soleils. » (Charles Baudelaire, L’Ennemi)


La gradation


La gradation est une forme spécifique d’énumération dans laquelle les termes se suivent dans un ordre d’intensité. Lorsque cet ordre est croissant, la gradation est dite ascendante et lorsqu’il est décroissant, elle est descendante. Comme l’énumération, la gradation permet de donner du rythme et de la musicalité à la phrase dans laquelle elle est employée, mais son aspect progressif présente d’autres avantages pour un écrivain. Par exemple, lorsqu’elle est ascendante, elle se termine souvent par une hyperbole, c’est-à-dire une exagération, qui peut être exploitée pour procurer un effet comique. À l’inverse, elle peut aussi se révéler pratiquer pour exprimer de façon lyrique des sentiments : on peut penser au fameux vers de Phèdre « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ».


Exemples :


« C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule ! » (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac)


« Vous ne donnez qu’un jour, qu’une heure, qu’un moment ! » (Racine, Andromaque)


La litote


Figure subtile, la litote consiste à atténuer une expression pour renforcer le sens de la phrase. Il ne faut donc pas la confondre avec l’euphémisme, dont l’objectif est d’atténuer l’expression pour atténuer le sens. Ainsi, la litote est un moyen de décrire quelque chose de fort sans tomber dans l’exagération. Elle constitue donc un bon substitut à l’hyperbole, qui est une figure d’exagération souvent décriée aujourd’hui. Pour celui qui écrit ou parle, la litote apparaît également comme une façon originale d’exprimer ses sentiments. Elle peut aussi être utilisée par ironie, pour produire un effet comique : on peut citer à titre d’exemple le vers de La Fontaine « Ce n’est rien : c’est une femme qui se noie ». Cette figure prend souvent la forme d’une négation (« il n’est pas idiot » pour indiquer l’intelligence), voire d’une double négation (« je ne suis pas mécontent de mon travail » pour indiquer sa fierté). Il faut cependant faire attention lorsque l’on utilise une litote, car elle est laissée à l’appréciation du lecteur qui peut ne pas la comprendre. Si elle n’est pas évidente, son sens peut être ambigu.


Exemples :


« Ce n’était pas un sot, non, non, et croyez-m’en/Que le chien de Jean de Nivelle » (La Fontaine, Le Faucon et le Chapon).


« J’ai bien assez vécu, puisque dans mes douleurs/Je marche, sans trouver de bras qui me secourent. » (Victor Hugo, Veni, Vidi, Vixi)



La conglobation


Figure à la fois rhétorique et littéraire, la conglobation consiste en une accumulation d’arguments ou de termes suggérant une idée qui n’est exposée qu’à la fin de la phrase. Elle a donc une fonction persuasive, mais elle permet également d’inclure d’autres figures de style, notamment des images. En plus de son aspect rhétorique, la conglobation peut aussi remplir une fonction descriptive, et sa structure permet de créer un certain suspense et de surprendre le lecteur.


Exemple :


« Le bruit des cabarets, la fange du trottoir,

Les platanes déchus s’effeuillant dans l’air noir,

L’omnibus, ouragan de ferraille et de boues,

Qui grince, mal assis entre ses quatre roues,

Et roule ses yeux verts et rouges lentement,

Les ouvriers allant au club, tout en fumant

Leur brûle-gueule au nez des agents de police,

Toits qui dégouttent, murs suintants, pavé qui glisse,

Bitume défoncé, ruisseaux comblant l’égout,

Voilà ma route - avec le paradis au bout. » (Paul Verlaine)


Le parallélisme


Le parallélisme consiste à répéter une même construction syntaxique dans un énoncé. En plus de la construction, le rythme et longueur des deux éléments d’un parallélisme sont le plus souvent similaires. S’il fut longtemps considéré comme caractéristique de la poésie, il est tout à fait possible d’utiliser ce procédé dans un texte en prose. Le parallélisme est avant tout d’une figure d’insistance, mais peut aussi bien souligner une ressemblance qu’un contraste entre les deux éléments. De plus, il permet de créer un rythme binaire dans le texte.

Exemples :


« Voici le sable mort, voici le corps sauvé : La Femme respire, I'Homme se tient debout. » (René Char, Le visage nuptial)


« Deux mille ans de labeur ont fait de cette terre

Un réservoir sans fin pour les âges nouveaux.

Mille ans de votre grâce ont fait de ces travaux

Un reposoir sans fin pour l’âme solitaire. » (Charles Péguy, Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres).



Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive, mais elle présente quelques figures variées qui peuvent s’avérer utiles pour dynamiser votre texte. Prenez cependant garde à ne pas en abuser, et risquer d’alourdir le texte. Dans ce but, il peut être pertinent de rappeler que certaines figures de style comportent différentes variétés : par exemple, le chiasme est une forme de parallélisme. À vous de trouver un équilibre et un style qui vous est propre !





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